Présentation
Comme une fille, le nouveau solo de la cie lili catharsis, donne à voir un homme qui capte, le temps d’une chanson, l’énergie de la révolte. La danse de Pierre Charles Durouchoux y est faite de tensions, de contres, de contradictions, de déséquilibres et de renversements, jusqu’à l’envol.
Après La rue là-bas, La rue rêve et J’ai pris la contre-allée, le solo Comme une fille arrive comme la ponctuation d’un cycle autour de l’homme vivant en marge de la société, en amenant un nouvel éclairage : celui de la lutte, de la révolte, du changement.
Le cycle est né avec une première improvisation de Pierre Charles Durouchoux en 2010, dans le cadre d’interventions dansées dans la rue pour les Eclats Chorégraphiques de La Rochelle, dont a découlé la création de trois spectacles aux formes conséquentes, avec des musiciens, des décors, des dispositifs complexes. Aujourd’hui, la compagnie ressent le besoin de créer une forme à partir de toutes ces pièces qu’il soit possible et facile de jouer partout. Elle s’oriente donc vers un solo de Pierre Charles Durouchoux, sans décor ni lumière, comme un écho à l’originelle improvisation de rue devenant désormais un spectacle véritablement monté, durant une quinzaine de minutes.
Comme une fille se passe donc dans la rue, contre un mur, sur un trottoir, que celui-ci se situe dans une vraie rue ou dans une salle de spectacle.
Le solo commence le point levé. L’homme est face au mur, il saute jusqu’à épuisement. L’image est forte. Elle montre une urgence, une énergie déterminée, prête à tout. Puis l’homme se trouve plaqué au mur. Plusieurs personnages semblent apparaitre, cherchant un passage, une faille, une idée. Pris par l’énergie de la révolte, l’homme danse, soutenu par une création sonore de Christophe Ruetsch, compagnon régulier de la compagnie. Cette approche du corps contre le mur donne l’impression d’une transformation plus que d’un combat.
Elle nous amène à une chanson, point final du spectacle : Comme une fille de Léo Ferré, réinterprétée par le groupe rock alternatif toulousain Les Faux Bijoux. Les mots arrivent et transcendent la danse. L’énergie développée par Pierre Charles Durouchoux et celle de la chanson vont de paire. Elles jouent sur des contres, des contradictions, des chutes, des déséquilibres, des jetés, des repoussés, des renversés. Ce qui est décrit dans la chanson résonne finement dans le corps. L’écriture est fluide, en vague, cambrée, elle roule au sol et suit le lyrisme de la chanteuse. Les images résonnent avec les mots. La tension est à son comble.
Comme une fille, le titre de la chanson, est également le titre adéquat pour ce spectacle qui ne parle pas de genre sexué mais de genre social, comme à l’habitude de la compagnie.